Paul Guillon - Images et poésie - Poèmes - Arbres

 

Il neige.
Le ciel se colle à nos fenêtres
s’émiette
étouffe toute forme
tout bruit
toute odeur.

Le blanc déborde
de partout
même des cheminées

comme si les couleurs
ne pouvaient plus
retenir
tout ce blanc accumulé
secrètement
au fil des jours

nos douleurs tues

soudain répandues
en un si grand
silence.

 

© Tes empreintes, Ad Solem, 2014.

 


© Klára Jelínková 2004 - Tous droits réservés.

 

La neige a recouvert la terre
pendant que tu dormais. Il fait jour.
Quelques étoiles semblent tomber encore
lentes et pâles et sans bruit
à travers les nuages.

Ce n’est pas la page blanche, non.
L’abondance des signes
contradictoires, illisibles,
laisse place à l’épure :
l’idéogramme du mot arbre
et celui d’un oiseau
se détachent,
les maisons soufflent
leur haleine silencieuse.

Comprends-tu mieux
à présent
ce que veut dire écrire ?

 

© Tes empreintes, Ad Solem, 2014.

 

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